...Le Patrimoine historique

Isolée dans une combe verdoyante, au cœur du pays de Chambaran, cette église romane édifiée très probablement au milieu du XIIème siècle pour les chanoines réguliers de St Augustin. Uni par la suite aux Hospitaliers de St Antoine, le prieuré, après avoir eu jusqu'à 12 religieux, n'en possédait plus qu'un seul au XVIème siècle. Incendiée en 1562 par le baron des Adrets, qui ne réussit pas à la détruire, l'église fut à partir du XVIIème siècle desservie par un prêtre séculier. L'édifice, qui doit son homogénéité à la rapidité de sa construction, a la forme d'une croix latine. La façade ouest, séparée en 2 parties par un bandeau surmontant une série de corbeaux, possède un fronton qui rappelle celui de St Trophime d'Arles. Elle est percée d'un oculus cerné d'une moulure avec au-dessus une fenêtre en plein cintre accostée de 2 fines colonnettes. Délimité par 2 hautes colonnes engagées, l'une ronde, l'autre polygonale, à chapiteaux corinthiens portant un entablement mouluré soutenu par des modillons, le portail a conservé 2 larges pilastres cannelés et 2 de ses 4 colonnettes avec chapiteaux au décor végétal qui reçoivent l'archivolte aux voussures ornées de palmettes et de billettes. Sur le tympan figure, en relief, une croix grecque ayant de part et d'autre, en haut 2 yeux, et en bas l'alpha et l'oméga.

Le seuil franchi, on pénètre dans une nef rectangulaire unique, élevée, voûtée en berceau brisé, aux claveaux de tuf dont les doubleaux reposent surdes colonnes sculptées. Cette nef impressionnante par sa simplicité est d'un dépouillement total. Elle est éclairée par les 4 fenêtres du mur sud, la triple baie du mur-pignon et les 3 ouvertures en plein cintre de l'abside en cul-de-four ornées à l'intérieur comme à l'extérieur de fines colonnettes à chapiteaux dérivant du corinthien ; chaque croisillon reçoit la lumière d'une petite baie en plein cintre ouvert au milieu d'une absidiole en cul-de-four. Dans le mur nord au bas de l'église, masquée par les fonts baptismaux, une porte murée donnait accès au cloître du prieuré.

De qualité exceptionnelle ce charmant, très pur et homogène édifice du XIIème siècle est dans sa totalité en tuf de moyen appareil à joint minces. Placé sur son flanc nord, le clocher comporte une flèche élancée en pierre à 4 pans et 3 étages, le dernier étant percé de baie simples et géminées ; il est orné de festons, de modillons sculptés (masques et têtes), d'arcatures lombardes, de motifs divers. La chapelle possède une nef unique à 2 travées voûtée en berceau plein cintre avec doubleau retombant sur des chapiteaux sculptés (feuilles d'arcanthe et godrons) de colonnes engagées séparant les arcades aveugles 2 baies au sud l'éclairent. Le choeur qui représente une troisième travée a une voûte en croisée d'ogive à gros boudins archaïque s'appuyant sur des culs-de-lampes à feuilles d'arcanthe frustes ; il s'ouvre sur une abside semi-circulaire en culs-de-four, percée de 3 fenêtres en plein cintre avec piédroits et tores, dont l'arc d'accès est formé d'oves reposant sur des impostes décorées de méandres. Remarquer les chapiteaux de l'arc triomphal. Dans le façade occidentale, qui a au sommet de son fronton une croix grecque surmontant 3 masques, s'ouvre un portail à simples piédroits soulignés par un tore, avec fenêtre au-dessus. Toujours à l'extérieur, admirer le beau volume de l'abside et sa corniche très soignée.

Classée Monument historique depuis 1846, est une des plus remarquable églises romanes du Dauphiné

Eglise ouverte toute l'année dans la journée sauf en juillet et en août lors des expositions de 14h30 à 19h.
Renseignements : Mairie de Marnas 3, place du Prieuré
Tel : 04 76 36 25 92